(Traduction de l’article : Vegetarianism : a step in the wrong direction for me)
Sur Facebook, je suis toujours
surprise d’assister à l’intensité des débats entre les végétariens de longue
durée et ceux qui plaident en faveur du véganisme. Le végétarisme est souvent
dépeint comme « étant un pas dans la bonne direction » et farouchement
défendu par de nombreuses personnes qui sont de toute évidence sincères dans
leur croyance que c’est éthique, et leur affirmation selon laquelle cela
protège les animaux. Au final, chacun.e d’entre nous doit faire face à sa
propre conscience et dans ce texte j’essayerai de clarifier ma propre
expérience.
Transition
J’insiste sur le fait que ce
billet exclut spécifiquement tous les changements temporaires que nous faisons
dans nos vies pendant la période après laquelle nous avons décidé de devenir
vegan.e et pendant laquelle nous sommes en phase de transition. Pendant cette
période, chacun.e trouve son propre chemin pour incorporer les aspects
pratiques du véganisme dans sa vie, un procédé qui dépend de circonstances
individuelles mais qui est généralement de courte durée.
Le pas
Pour ma part, le végétarisme
était certainement un « pas », mais était-ce dans la bonne
direction ? C’était un pas d’hésitation, sans conviction, d’environ quatre
décennies, décennies que je considère maintenant comme étant des années
gâchées. C’était un pas pris sans avoir compris ou sans avoir remis en question
soit mon propre spécisme, l’échelle et l’étendue des atrocités de notre espèce,
soit l’impératif moral d’arrêter de voir des individus sentients comme des
ressources et des marchandises.
C’était un pas qui ne m’a pas
menée au véganisme, seule l’éducation végane sans équivoque m’y a menée. Au
contraire, c’était un pas qui m’a menée à la confusion, à la frustration et à
l’incompréhension. A partir du moment où j’ai pris conscience des vérités
concernant mon végétarisme et mes nombreux choix non vegans sans aucun lien
avec mon régime alimentaire, je n’aurais pas pu arrêter ce que je faisais plus
rapidement. En résumé, c’était un pas que je souhaiterais pouvoir reprendre si
on m’en donnait la chance.
Définition
Si on en revient aux bases, un
“végétarien” est défini par la Société Végétarienne comme suit :
Personne suivant un régime alimentaire à base de céréales,
légumineuses, noix, graines, légumes et fruits avec, ou sans, l’utilisation de
produits laitiers et d’œufs. Un végétarien ne mange pas de viande, de poulet, de gibier, de poisson, de crustacés
ou sous-produits de l’abattage.
J’ai de nombreux problèmes avec
cette définition cependant ceux-ci sont sans importance au regard du facteur
criant qui échoue totalement à fournir une protection aux proches non-humains.
C’est un régime alimentaire qui
définit ce que l’on mange. Ce n’est
pas une position éthique, ce n’est pas une base morale. C’est une liste de
substances permises que l’on peut manger, et ce faisant, nous permet de nous
déclarer « végétarien.ne » selon la définition de cette organisation
particulière.
Végétarisme,
véganisme et “sans cruauté”
La confusion potentielle est
maintenue lorsque de nombreux groupes et organisations mélangent les mots
« végétarien.ne » et « vegan.e », impliquant qu’ils sont
similaires. La définition type est devenue tellement courante ici au
Royaume-Uni que les grandes surfaces entreposent d’immenses gammes de produits
catalogués comme « végétariens », tous appuyés par d’habiles
campagnes de marketing les promouvant comme étant « sains » ou
« humains ».
Beaucoup d’entre nous, et j’en
fis partie, assument à tort que « végétarien » est dès lors synonyme
de « sans cruauté » alors que rien ne pourrait être plus éloigné de
la vérité. Oui, j’avais arrêté de manger les tranches manifestes de chair
ensanglantée. Mais ce que je n’avais pas réalisé c’est que ma consommation
alimentaire continuait d’alimenter le marché de la chair morte, même si je ne
la consommais pas directement. Et pour ce qui en était de mes choix
non-alimentaires….
Qui n’est pas
protégé par le végétarisme
Ce qui suit n’est pas une liste
exhaustive. Même en assumant que tous les « sous-produits de
l’abattage » tel que la gélatine et l’ichtyocolle sont évités, le
végétarisme, par définition, ne protège :
- Aucun des mammifères mis au monde et réduits en esclavage pour la production de lait/fromage/yaourt/crème glacée/beurre, leurs bébés qui leur sont pris pour être tués comme « déchets », comme veaux, ou, si ce sont des femelles, élevées séparément comme remplaçantes de leurs mères abattues pour de la « viande » bon marché lorsque leur production de lait baisse et qu’elles cessent d’être commercialement rentable. Les mammifères utilités de la sorte incluent les vaches, les chèvres et les moutons.
- Aucun des oiseaux élevés pour leur production d’œufs, les poules étant les plus communs, leurs parents enfermés dans des installations d’élevage, produisant de vastes quantités d’œufs fertilisés stockés et incubés dans des tiroirs dans des couvoirs ; les poussins mâles, une variété différente des poussins élevés pour leur chair, qui sont détruits à l’éclosion par suffocation ou macération, des machines transformant des poussins vivants en une boue sanglante ; les poussins femelles qui sont débecquées et enfermées, leurs systèmes de reproduction manipulés et transformés en bombe à retardement biologique pour produire environ 10 fois plus d’œufs que leurs corps fragiles ne peuvent supporter, jusqu’à ce que leur production décline et qu’elles cessent d’être commercialement viables, moment où elles seront abattues dans des « usines de transformation » pour de la « viande » bon marché ; tout autre oiseau utilisé pour la production d’œufs dont les canards, les cailles et les oies.
- Aucun des individus utilisés pour leurs peaux et leurs revêtements corporels que ça soit sur les marchés intérieurs ou au niveau importation. Cette catégorie inclut le cuir, la peau, la toison et la fourrure, pour lesquelles nous utilisons des vaches, cochons, veaux, moutons, chiens, chats, chèvres, crocodiles, autruches, kangourous, chevaux, ratons laveurs, loups, renards, visons, lapins, requins et autres ; cela inclut les oiseaux utilisés pour leurs plumes, souvent arrachées des corps vivants de nos victimes ; cela inclut les vers à soie ébouillantés vivants pour leurs cocons ; cela inclut la laine des moutons qui ont été sélectionnés pour surproduire et qui sont exploités dans tous les cas, l’abattoir étant leur seule issue ; cela inclut l’angora de lapin, retirée des corps hurlants de lapins vivants ; cela inclut le cachemire et l’angora de chèvre, retiré des chèvres gardées en captivité jusqu’à ce que l’abattage devienne l’option économiquement viable ; cela inclut les poils de pinceaux, provenant souvent de cochons, blaireaux, chevaux ou même d’écureuils ; cela inclut les peaux souples d’enfants qu’on a retiré du ventre de leur mère pendant l’abattage.
- Aucune des créatures utilisées pour les tests et la vivisection par les industries chimiques, pharmaceutiques et de recherche. Le nombre d’animaux tués par ces pratiques continue d’augmenter chaque année et inclut les chiens, les chats, les primates, les lapins, les chevaux, les poissons, les oiseaux et les rongeurs.
- Aucune des créatures dont les morceaux ou sécrétions sont utilisés comme ingrédients dans les médicaments, produits chimiques, produits d’entretien, produits cosmétiques ou autres « produits » non liés à l’alimentation. Ces substances incluent la lanoline, la chitine, le collagène, la kératine, le musc, la cochenille, la gelée royale, l’urine de cheval… à nouveau, la liste s’agrandit ainsi que celle des espèces exploitées en conséquence.
- Aucune des créatures enfermées dans des établissements ou utilisés pour le « divertissement » humain. Cela inclut les zoos, les cirques, les safaris et les parcs aquatiques ainsi que les animaux utilisés dans les courses, les combats et la traque.
Comme je l’ai mentionné
ci-dessus, cette liste est loin d’être exhaustive et malgré mes 3 années de
véganisme, je suis parfois encore choquée de découvrir de nouvelles horreurs
inventées par notre espèce.
Alors quoi ?
De par la demande que j’ai créée
en tant que consommatrice, savoir que j’ai participé à tellement de pratiques
détaillées ci-dessus est une chose à laquelle je ne pourrai jamais échapper, et
que je peux seulement essayer de réparer.
Chacun.e d’entre nous sait ce qui
se trouve dans son cœur, mais pour ma part, être végétarienne n’était
absolument pas en accord avec mon rejet de la violence et de la cruauté.
C’était en conflit direct avec ma perception de moi-même en tant que personne,
en tant que mère et en tant qu’habitante sentiente de cette planète.
A l’inverse, le véganisme rejette
complètement toute utilisation de non-humains, et reconnaît que nous n’avons
aucun besoin nutritionnel ou autre d’agir de cette façon. En étant vegan.e,
nous essayons, dans la mesure du possible, de nous assurer qu’aucun autre
individu ne souffre pour notre complaisance. Enfin, par le véganisme, mes
actions s’alignent avec la personne que je suis, et je peux vivre avec cela.
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